Ce matin je me suis assise au bout de la table de ma cuisine avec une bonne tasse de café. J’aime bien cette place car je peux voir au travers les fenêtres le beau paysage du lac qui se dresse devant moi. Depuis la saison d’hiver le paysage a bien changé puisqu’il a mis son beau manteau blanc. Maintenant je ne vois plus le lac et ses courants d’eaux, pourtant il est toujours là. Ce qui m’a fait penser à ce que Yahvé avait dit au prophète Samuel dans le processus de trouver le nouveau roi qu’il avait choisi parmi tout le peuple. Un homme selon son cœur …
Lisons-le dans 1 Samuel 16 :7 « Et l'Eternel dit à Samuel : Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté. L'Eternel ne considère pas ce que l'homme considère ; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au cœur. »
Pendant que l’hiver se prolonge et que la neige s’accumule sur la glace de notre étang. On dirait que toute vie aquatique s’est endormie en attendant les beaux jours du printemps. Que se passe-t-il sous la glace ? On imagine la paix et le calme et pourtant de grands changements peuvent survenir en profondeur, sous la surface.
« Cette image c’est aussi ce qui se passe dans notre cœur au travers sa saison d’hiver. »
Dernièrement je priais le Seigneur face à mon refroidissement dans ma relation avec lui, était-ce le fait que je combattais un rhume que je me sentais si fatiguée ? Ou parce que je ne courais plus ni à gauche et ni à droite pour aider un ou l’autre dans leurs besoins ? Je n’avais plus le goût de parler a personne, ni de prier, ni de louer, ni lire dans la parole de Dieu. Je voulais juste me reposer, enfin dormir en attendant que mes forces me revienne. Que ce passait-il avec moi ? Comment pouvais-je ne plus avoir le goût de prendre soin des autres ? Comment la joie d’une enfant pouvait m’exaspéré ? Je voulais juste revenir au silence d’une maison endormie. Étais-je en train de me refroidir ? De devenir égoïste ou étais-je en train de mourir spirituellement ? Je devais me battre contre ces pensées de tout abandonné, pour me remettre sur ton chemin de la FOI. Sous le poids de cette lourdeur, je me sentais me noyer. Dans la profondeur de mon état, sous cette épaisse glace de l’indifférence, sous le masque d’un sourire, qui cachait mon désarroi. Je réalisais l’état de mon cœur et la peur me pris de rester au fond de ces émotions, de ne pouvoir remonter à la surface pour y respirer librement. C’est pourtant dans cet état que je me suis mis à te parler à nouveau et à crier à toi, mon Dieu, mon Roi.
Avais-tu, toi aussi, vécu cet état sur la terre ? Étais-ce, ce crie, qui sortait de toi dans le jardin de Gethsémani ? As-tu eu peur ? Ou ressenti de ne plus vouloir avancer ? De te demander si cela changera-t-il vraiment quelques choses dans la vie de quelqu’un ? Dans le silence de mon attente, tu es venue me rencontrer et tu t’es assis à mes côtés, comme un père aimant et tu as écouté mes plaintes, gémir sous les sanglots de ma peine en te racontant combien cela m’a couté et combien je souffre de ne pas être comprise ou accepté. Surtout, pourquoi avoir choisi une femme au lourd passé comme moi pour une mission que bien des hommes auraient probablement mieux fait. Devrais-je faire ma révérence et laisser ma place à un autre ? Étais-ce maintenant la fin de la mission ? Ensuite j’ai senti tes bras me serrer contre ton cœur et quand toutes mes paroles mêler de larmes ont sorti j’ai senti un soulagement de tout t’avoir donné ma peine et mes questionnements.
Et là, tu m’as montré que sous le poids de cette neige, sous la froideur de cette glace mon cœur t’aimait encore et que la souffrance du rejet et de l’abandon, du jugement des autres et du mien envers moi, et de toutes ces paroles qui étaient venu pour tuer la vision que je portais. Toi tu étais encore là, à m’aimer. Car tu m’as amené dans ta parole quand tu m’as dit ce jour-là « serviteur que j’ai choisi » et dans Aggée 2 :9 « La gloire de cette dernière maison sera plus grande Que celle de la première, Dit l'Eternel des armées ; Et c'est dans ce lieu que je donnerai la paix, Dit l'Eternel des armées. »
Ca fais maintenant neuf ans que je porte la vision d’un endroit où les gens viendront recevoir par ton Esprit-Saint la guérison de leurs cœurs brisés, la délivrance de leur âme meurtrie, la nouvelle vie que tu as pour chacun de nous, libre en toi de tout passé… Et l’histoire de cette femme Samaritaine met revenu à la mémoire. Cette femme qui vivait dans la honte de sa vie. Qui avait eu 5 maris et qui souffrait du poids de jugement sur sa vie. Car les hommes qui l’a regardait ne voyait pas les souffrances de sa vie, ni les raisons qui l’avait amenée à vivre de cette manière. Mais toi au puit, tu voyais ses souffrances, tu connaissais son cœur et au lieu de la juger, tu lui as tendu la main. Tu l’as aimé malgré tous ses échecs, toutes ses erreurs, tous ces mauvais choix. Toi, tu voyais son cœur meurtri et sa honte. Ton amour a changé sa vie en lui enlevant la honte du passé et en l’acceptant tel qu’elle était. Tu t’es révélé à elle, comme le Messie. En l’invitant à boire de ta source d’eau vive, elle fut libérée et s’est empressée de le dire a tout son village ! Ce village, qui avant ta rencontre, l’a mettait a pars et l’avais étiqueté comme une prostituée ou femme de mauvaise vie.
Seigneur, Jésus-Christ, tu voies au-delà des agissements, au-delà des choix, tu voies au fond de nos cœurs blessés et barricadé. Le rejet et les jugements peuvent être comme cette glace qui nous enferme sous le poids de la condamnation. Et la neige peut venir couvrir notre souffrance, que les gens ne perçoivent pas quand ils nous regardent. Mais toi, tu voies à l’intérieur de nous, cette création que tu as aimée jusqu’à la croix, pour laquelle tu es mort et ressuscité, pour laquelle ton sang a coulé.
Quand tu nous regarde, c’est l’amour qui submerge ton cœur, qui couvre toutes nos fautes. Ce sont tes bras, qui nous accueillent pour nous consoler et essuyer toutes larmes de nos yeux. C’est le prix de ta vie qui nous a donner cette nouvelle vie, libre d’être aimé et choyé par tes cadeaux infinis. Comme un grand frère, tu nous conduis à notre Père Céleste pour que l’on s’assoie sur ses genoux, pour se laisser aimer profondément en remplissant notre réservoir affectif. Pour qu’ensuite nous allions chercher ceux que nous côtoyons, ceux que nous rencontrons pour les amener à toi, afin que tu puisses faire ton œuvre dans leurs cœurs à eux aussi. Car sous les couches de leurs froideurs, de leurs jugements, de leurs méchancetés, ce cache un cœur blessé qui a besoin d’être soigné par toi, seul, qui a l’onction de guérison. Comme tu as déclaré dans Luc 4 :18
« L'Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés. »
Malgré la neige et la glace, ton œuvre agit au fond du lac, comme tu agi au plus profond de nos cœurs…
amen